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Puno et les iles flottantes des Uros 14/05/2010

Posted by dudufoo in Pérou.
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Les artistes Uros

Pour passer de Bolivie au Pérou, on prend tout bêtement un bus. Le passage de la frontière est des plus simple. Tout le monde descend du bus, fait la queue pour un coup de tampon du côté bolivien, on marche 200 mètres, une autre queue du côté péruvien, pas une question, pas un sac ouvert (les sacs restent d’ailleurs dans le bus que l’on retrouve de l’autre côté de la frontière), tout le monde passe allègrement et rapidement. Tellement rapidement que l’on arrive au Pérou avant d’avoir quitté la Bolivie (décalage horaire d’une heure oblige…).

La première étape péruvienne est la ville de Puno, pendant péruvien à Copacabana, mais dont la vue sur le lac est nettement moins jolie que du côté bolivien. Mais ici, la grande attraction sont les îles flottantes, îles artificielles construites par une tribu appelée Uros. En effet, au 13ème siècle, les uros vivaient paisiblement et « terriennement » autour du lac Titicaca. C’est alors que sont arrivés les incas, quelque peu belliqueux. Et comme les uros étaient franchement trouillards, ils ont eu l’idée de se réfugier sur des îles artificielles construite en totora, sorte de roseau qui pousse en abondance sur cette partie du lac Titicaca. Comme ca, au moins, les incas ne viendront pas les chercher au milieu du lac. Et du coup, ces îles ne sont pas seulement devenue un refuge mais carrément leur habitation principale. Avec la totora, ils ont également développé la construction de maisons ainsi que toutes sortes de produits artisanaux vendus aux touristes venant visiter les îles flottantes et leurs maisons.

Les iles Uros : et oui, tout ce qui est vert ça flotte !

En effet, la visite des îles Uros est devenue l’étape presque obligée de tout passage à Puno. On prend un bateau pour environ 20 minutes de trajet et on arrive aux îles. Avant, les îles étaient beaucoup plus au large dans le lac mais les îles ouvertes aux touristes ont « navigué » pour être plus accessibles. En effet, les îles flottent et peuvent être déplacées. Mais quelques îles de résidents qui refusent la visite des touristes subsistent encore au large.

Bref, la visite se passe normalement, on est accueillis par les propriétaires des îles, qui nous font faire le tour (c’est pas long, l’île doit faire 50 mètres sur 50 environ), on visite la maison, le stand d’artisanat, le restaurant… Bien que très touristique c’est assez étonnant de penser qu’il y a des gens qui vivaient réellement sur ces îles au milieu du lac, tressées en roseau. D’ailleurs leur espérance de vie en est largement réduite (environ à 60 ans) à cause de la forte humidité qui produit beaucoup de rhumatisme.

Après notre tour sur le lac, l’après-midi est consacrée à la visite de la ville et à la montée au mirador du condor, à plus de 4000 mètres. Et on confirme, monter 200 mètres de marches au niveau de la mer et à 4000 mètres, ce n’est pas tout à fait la même chose… Un petit musée, une cathédrale, et hop, c’est reparti, le Machu Pichu nous attend !

Copaaaaa… Copaaaacabaanaaaaa… 13/05/2010

Posted by echolombia in Bolivie.
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Le sommet du chemin de croix... enfin !

Et oui, on est allé à Copacabana, et non, on n’était pas au Brésil. Il y a aussi un Copacabana en Bolivie, tout au bord du lac Titicaca. Pas aussi célèbre mais pas loin quand même. D’ailleurs, il y a aussi 2 Copacabana en Argentine et un en Colombie. Que nous n’avons pas vu au cours de notre passage…

Pour revenir au Copacabana de la Bolivie, on y est allé directement depuis Uyuni, ce qui a du être un des plus longs périples en bus de notre voyage : départ à 20h30 d’Uyuni et arrivée à 12h le lendemain à Copacabana, avec un changement de bus à La Paz. Mais comme on n’a pas trop de temps, on ne flâne pas en route.

La ville en tant que telle est une petite ville dont l’essentiel de l’activité tourne autour du tourisme et de la visite du Lac Titicaca : ça ne déborde pas d’activités. On a néanmoins visité la basilique, construite dans un étonnant style mudejar qui contraste avec la plupart des églises du pays. Et on est aussi monté tout en haut d’un chemin de croix qui porte bien son nom quand on est à 3800 mètres d’altitude mais d’où la vue sur le lac Titicaca est fort jolie.

Petite session de danse traditionnelle à l'Isla del Sol : le capitaine du bateau y boirra un peu trop de bière mais il nous ramènera quand même à bon port (après avoir réussi à monter sur le bateau)

Puis, le lendemain, nous passons la journée sur l’Isla del Sol, l’île du soleil. Cette île, la plus grande du lac Titicaca, était un lieu mythique pour les Incas. C’est d’ici, selon la légende, que Wiracocha, le dieu de l’univers, aurait fait émerger le soleil. Ce serait d’ici également que les premiers incas (les rois) Manco Capac et Mama Ocllo, seraient partis pour fonder la ville de Cuzco.

Bref, on s’attend à visiter des sites incas sur l’île. Accessible après environ 2 heures de bateau, on peut traverser l’île à pied ou visiter la partie nord et la partie sud, en se déplaçant entre les deux parties en bateau (option que nous prendrons). Mais nous verrons quand même la Roche Sacrée, le labyrinthe, l’ancien sentier inca, les cultures en terrasse le long des pentes, toujours utilisées de nos jours… Avec un seul hic, à chaque fois, il faut payer. Heureusement pas beaucoup, mais quand même, on a du sortir le porte-monnaie un paquet de fois dans la journée.

Puis, retour en bateau sur Copacabana, toute dernière étape de notre périple bolivien.

Pérou, nous voilà¡¡¡

Sud Lipez – 3ème jour 11/05/2010

Posted by echolombia in Bolivie.
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Roche monumentale

Pour notre troisième jour de voyage, on se lève tôt : bien avant le lever du soleil. Car de la route nous attend, puisque nous nous rendons tout au sud de la Bolivie, à la frontière avec le Chili. Mais avant, d’autres aventures nous attendent : déjà, des geysers, situés vers environ 5000 mètres , dont on peut toucher les fumées chaudes et malodorantes. Puis le désert de Dali, rempli de pierres ressemblant aux sculptures de Dali. Enfin, au point le plus au sud de notre périple, nous atteignons, au pied du volcan Llicancabur, la lagune verte qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas verte. Manque de pot, le vent, qui d’habitude balaie la lagune et lui donne sa couleur verte, ne s’est pas levé et elle est d’une couleur normale.

Lamas broutant paisiblement

Tant pis, on reprend le 4×4, et ce n’est pas ça qui nous empêchera de profiter des bains thermaux en plein air situés à 4500 mètres d’altitude. On ne s’était jamais baigné aussi haut en altitude, et bien ce coup ci c’est fait. Et ça sera sûrement difficile à battre…

Le chemin du retour à Uyuni fut un peu long, mais une dernière halte nous attend dans la vallée des pierres, où l’érosion a creusé la roche pour lui donner des formes que notre imagination interprète comme des animaux des personnages…

Puis retour à Uyuni et bis de nuit pour rentrer, la tête encore remplie de ces paysages inoubliables.

Sud Lipez – 2ème jour 10/05/2010

Posted by echolombia in Bolivie.
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Laguna Hedionda

Après une journée dans le Salar, nous continuons notre tour dans la région Sud Lipez. Vaste désert où à peu près rien ne pousse, cette partie de la Bolivie est une étendue à peu près plane, située entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, surplombée par plusieurs montagnes dont les sommets enneigés culminent allègrement à plus de 6000 mètres. Les paysages sont ici impressionnants : désertiques, rocailleux, dans l’ensemble assez plats, l’adjectif lunaire est sûrement celui qui correspond le mieux à cette région. Désertique correspond également bien : il fait froid, sec, les plantes sont rares et les habitants encore plus : à l’exception des endroits réservés au tourisme, nous n’avons vu aucune habitation au cours du second jour.

Tombe pré-inca près de notre logement ...

Et, perdues au milieu de ce paysage on rencontre quelques lagunes, points d’arrêt du 4×4 au cours de la journée. Et, comme ici rien n’est comme ailleurs, l’eau n’est pas forcément bleue : la laguna Hedionda (« puante » en espagnol) est pleine de souffre (d’où son nom) qui lui donne une teinte colorée (et une odeur pas si pestilentielle tout compte fait). Le temps de voir quelques autres lagunes (Honda, Chiarkota) et de passer un col situé à presque 5000 mètres d’altitude, on redescend un peu pour arriver, en fin de journée, à la Laguna Colorada. Qui, comme son nom l’indique, est colorée : bleue, rouge, vert, le vent soufflant la fait changer de couleur, c’est vraiment magique.

Puis, dodo à 4600 mètres d’altitude (je crois qu’on n’avait jamais dormi aussi haut de notre vie) dans une sorte de village construit uniquement pour les 4×4 qui arrivent ici tous les soirs remplis de touristes et qui repartent le lendemain matin. Nos 4 anges gardiens ont meme reussi à trouver du vin, ainsi que des gateaux pour Denise !

Sud Lipez – 1er jour 09/05/2010

Posted by dudufoo in Bolivie.
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Philippe triomphant sur la montagne de sel

Au départ, on n’avait pas prévu de nous rendre dans le sud de la Bolivie. On pensait remonter de La Paz vers le Pérou, en passant par le Lac Titicaca. Mais nous avons rencontré Taieb et Audrey à San Augustin, qui nous ont très vivement conseillé de descendre au Sud de la Bolivie pour voir le Salar d’Uyuni, l’endroit le plus dépaysant du monde selon eux.

Donc, on s’est laissé tenter par un parcours de 3 jours dans le sud de la Bolivie. Un bus de nuit nous amène de La Paz à la ville d’Uyuni, base de départ pour notre expédition . Une agence de La Paz (l’agence Llama trek, tenue par Juliette, une française) nous a proposé ce tour en 4×4, seul moyen de déplacement dans ces contrées. Il y a 6 places dans le 4×4, quatre autres personnes partageront donc le trek avec nous. Et coup de chance, on part avec quatre français, nos « papys », 2 frères et 2 de leurs amis, tous la soixantaine bien tassée, franchement soixante-huitard sur les bords et qui nous seront d’une compagnie fort sympathique pendant trois jours.

Le cimetière de trains

Le premier jour, nous partons visiter le Salar d’Uyuni, plus grand désert de sel du monde. Avant d’y arriver, nous visitons un cimetière de train, où des carcasses rouillées de trains nous rappellent que le chemin de fer fut très utilisé par ici pour les mines qui sont une des principales activités économiques de la région. Puis, à l’entrée du Salar, nous nous arrêtons à Colchani, petit village où on nous explique la transformation du sel.

Nos "papys" sur l'Ile d'Incahuasi

Ensuite, c’est l’arrivée dans le Salar. C’est assez impressionnant : il s’agit d’une vaste étendue de sel de 180 km de long sur plus de 100 km de large, à environ 3700 mètres d’altitude, vestige d’un lac d’eau de mer asséché. A perte de vue, du sel. Tout est plat, blanc. Lunettes de soleil, casquettes et crème solaire sont indispensables. Nous passons, le matin, devant un hôtel (désaffecté) construit entièrement en sel. Puis, pour midi, nous arrivons au milieu du désert sur une île, l’Isla del Pescado (île du poisson, dont le vrai nom est isla Incahuasi), une île perdue au milieu du désert sur laquelle poussent quelques cactus. Cette île est faite de corail fossilisé, souvenir de l’étendue d’eau de mer qu’était le salar. C’est le lieu de notre repas de midi, puis nous repartons à la traversée du salar, avec une petite pause photo au milieu. Comme le salar est plat et blanc, cela permet de donner des perspectives intéressantes aux photos et quelques trucages complètement naturels.

Puis, première nuit du tour, dans un petit village appelé San Juan. C’est un peu rustique, mais on s’y fait.

Parpaing de sel pour construire de jolies maisons

L'homme aux cactus

La route de la mort 07/05/2010

Posted by dudufoo in Bolivie.
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Pret pour l'aventure !

Il y a encore quelques années de celà, pour se rendre de La Paz à Coroico, dans la vallée donnant sur l’Amazonie (et située à environ 1500 mètres d’altitude), les boliviens empruntaient une route taillée à flan de colline, pas goudronnée et dont la largeur rendait périlleux tout croisement de véhicule. Bref, entre des précipices de 800 mètres de haut bordant la route, une largeur insuffisante pour se croiser dans risques, des pluies rendant tout cela bien glissant, des voitures, camions et bus tombaient régulièrement dans le précipice. D’où le surnom donné à cette route de « plus dangereuse du monde ». Et du coup, avec un petit coup de pouce de la Banque Mondiale, les boliviens ont lancé la construction d’une autre route plus sure de l’autre côté de la montagne.
La vieille route se retrouvant délaissée par les véhicules à moteur, les boliviens ont eu la judicieuse idée de proposer aux touristes de la descendre à vélo. Avec plus de 3000 mètres de dénivelé, tout en descente (et donc, aucun coup de pédale à donner de la journée), le mythe du danger permanent, des paysages magnifiques, plusieurs écosystèmes traversés (on est le matin en haute montagne et 5 heures plus tard au début de la jungle), cette descente est devenue une des attractions les plus courrues du pays.
Et donc, bien sur, on s’est laissé tenter. De nombreuses agences proposant la descente, on a opté pour Dowmhill Madness, une des agences les plus reconnues de La Paz. Parce que bon, on sait jamais, si on rate un virage parce que les freins du vélo marchent pas, on se retrouve quand même 800 mètres plus bas, et on tient à nos dents, on n’a pas envie de manger de la soupe jusqu’à la fin de nos jours.
Bref, nous voici partis de la Paz de bon matin, direction le Col de la Cumbre, à 4600 mètres d’altitude, pour le départ de la journée. On commence par une belle descente sur une route asphaltée qui nous donne nos premières sensations. On est en plein paysage de montagne. Puis, au bout d’environ une heure de descente, on remet les vélos sur le bus pour 15 minutes motorisées, avant de rejoindre l’entrée de la route de la mort. On commence ici la descente sur l’ancienne route aujourd’hui désaffectée.
En faisant attention, en ne jouant pas au fou et avec un guide nous donant un tempo raisonnable, la route ne s’avère pas si dangereuse que celà. Mais on peut assez facilement se laisser griser par la vitesse, donc attention. Il y a notamment une partie appelée les virages de la mort, ou chaque virage porte la nationnalité d’un cycliste tombé dans le précipice (le virage du francais, le virage de l’allemande…).
En tout, on a du passer environ 5 heures sur le vélo, traversant des paysages différents, une vallée magnifique. Et on rassure les lecteurs de notre blog, on n’est pas tombé dans le ravin, on est rentré sains et saufs à La Paz.

La Paz, une ville a couper le souffle 06/05/2010

Posted by dudufoo in Bolivie.
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Art de rue

La Paz, c’est réellement à couper le souffle. L’aéroport se situe dans un quartier appelé El Alto qui dépasse les 4000 mètres d’altitude, le centre-ville se situant aux alentours de 3600 mètres au dessus du niveau de la mer, ce qui en fait la capitale la plus haute du monde. Bref, bien que venant de Bogota (à 2600 mètres d’altitude), les premiers jours, quand on monte 3 marches, on a l’impression d’avoir courru un marathon. Et bien sur, la ville n’est pas plate, alors…
Mis à part donc le soroche (le mal d’altitude), La Paz est une ville charmante : de petites rues pavées, des marchés, des vieilles maisons… Ce n’est pas sans nous rappeler (un peu…) Lisbonne, dont nous avions adoré l’athmosphère.

Le centre-ville est également le centre religieux et politique du pays et on peut donc visiter une cathédrale et le palais du gouvernement avec des gardes tout de rouge vêtus qui veillent à la sécurité d’Evo Morales, premier président indien du continent américain.
A part ces monuments, on trouve également de nombreux musées : le museo costumbrista Juan de Vargas (qui présente une expo de dessins d’enfants, la chola paceña, et l’histoire de l’independance de la bolivie a travers des figurines), le Museo de metales preciosos, le Museo de instrumentes bolivianos (avec toute sorte d’instrument, dont des flutes en forme de sexe), la Casa de Murillo (sur les evenements lies a l’independance de 1809) et le petit mais au combien fameux Musee de la Coca, avec un bar dans lequel on peut déguster toutes sortes de produits à base de coca (chocolat, bière…). Bref, pas vraiment de quoi s’ennuyer à La Paz, même si se promener tranquillement dans les petites rues peut être une activité toute intéressante.

Pour finir notre découverte de La Paz, nous passons également une petite journée à la Vallée de la Lune, située en toute proche bamlieue de la ville. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’une petite vallée taillée par l’érosion ce qui lui donne un aspect lunaire assez étonnant et impressionnant.

San Agustin et les civilisations perdues 24/04/2010

Posted by echolombia in Le Sud Colombien.
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El estrecho del Magdalena

Nous reprenons donc le bus à Neiva et longeons le fleuve Magdalena pendant près de 5 heures pour arriver à San Agustin et y découvrir les fameux sites précolombiens qui font la renommée du village.

San Augustin est un centre touristique réputé pour aller à la rencontre des civilisations précolombiennes. Mais celles-ci ont su garder leur mystère. Les premières descriptions du site ont été faites par un religieux capucin, Fray Juan de Santa Gertrudis, en 1756. Les premières réelles fouilles sérieuses sont l’œuvre de l’archéologue allemand Konrad Theodor Preuss, en 1913-14. Depuis, de nombreux archéologues sont venus dans la région pour chercher d’autres traces de ces civilisations appelées agustinienne (même si elles ont vu le jour bien avant la naissance de Saint Augustin, on les a baptisées du nom du village de San Agustin), sans réussir à percer réellement les mystères. La datation au carbone 14 démontre que les premiers restes datent de 3300 av JC. Ce peuple a probablement connu son apogée entre les 1er et 7ème siècles avant de s’éteindre entre les 12 et 14ème siècles de notre ère.

La zone sur laquelle s’étendent les fouilles archéologiques dépasse allègrement le territoire du village même. On peut retrouver des traces et des statues sur un territoire de près de 2000 km2. On estime par ailleurs que seulement 10% des restes de la civilisation ont été à ce jour découverts. De plus, de nombreux guaqueros, les tristement célèbres pilleurs de tombes colombiens, ont extrait et vendu des restes qui se trouvent aujourd’hui éparpillées aux 4 coins du monde dans des collections privées.

La première césarienne de l'histoire

Et pourquoi ces sculptures nous fascinent-elles autant ? Parce que cette civilisation disparue sculptait des pierres pesant des tonnes, pouvant atteindre plusieurs mètres de longueur, ensevelissaient leurs morts dans des tombes somptueuses. Mais aussi parce qu’aujourd’hui encore, nous ne connaissons pas grand-chose de la culture de la civilisation agustinienne : les seuls restes connus sont leurs tombes, gardées par les fameuses sculptures géantes et enterrées sous des monticules pouvant atteindre 10 mètres de hauteur. Nous ne connaissons donc de cette civilisation que la culture mortuaire : les archéologues n’ont pas retrouvé de restes de villes ou villages pouvant mieux nous éclairer sur la vie et la culture des agustiniens. Les habitants habitaient surement dans des tipis et leur savoir-f    aire et leur richesse étaient consacrées à l’édification de tombes monumentales plus qu’à l’élaboration de villes ou d’habitations. Ils voyaient surement plus d’intérêt à assurer leur repos éternel que leur confort terrestre. Et ces tombes ont su garder leur mystère : les interprétations sont nombreuses sur ces personnages sculptés dans la pierre, parfois menaçants, parfois accueillants, surement représentants des divinités. Et surtout, comment ont-ils pu transporter ces pierres alors qu’ils ne connaissaient pas la roue ? Et comment ont-ils pu sculpter des formes d’éléphants ou de gorilles alors qu’il n’y a pas de gorilles et d’éléphants en Amérique du Sud ? Et cette sculpture d’une femme en train d’accoucher semble être fait par césarienne ? Et si tous les archéologues se trompaient ? Et s’il s’agissait en fait d’extra-terrestres venus tenter de coloniser la planète (il y en a qui y croient) ?

El cerro de la Pelota

Bref, le mystère reste entier sur de très nombreux aspects de cette civilisation. Mais une chose est sure : ils avaient bon gout pour choisir un lieu sympa et ne se sont donc pas installés dans un endroit dégueulasse. Des vallons aux vertes prairies, baignant sur un paysage dont on voit, au loin les montagnes de la cordillère centrale. Et au milieu coule une rivière. Enfin, pas n’importe laquelle, le Rio Magdalena, plus grand fleuve de Colombie (en distance, car en débit, l’Amazone le bat largement), qui est encore à l’état de petit ruisseau ici mais qui, d’ici Barranquilla, augmentera régulièrement de volume. Et qui ici fait la séparation entre la cordillère centrale et orientale. La vaste vallée que l’on voit bien depuis Bogota est ici un petit ruisseau que l’on pourrait presque franchir en sautant. Avec plein de cascades, petits chemins, collines vertes et aujourd’hui champs de café, canne à sucre, lulo, maïs…

Salto de Bordones

Du coup, on a pu allier l’agréable au culturel : la visite des sites archéologiques et quelques ballades pour y arriver : par deux fois à cheval avec notre excellent guide Abay, même si les chevaux de Philippe ont été un peu capricieux. Un tour en jeep également, pour aller observer les sculptures de « Los altos de los Idolos » a San Juan de Isnos et la cascade du « Salto de Bordones », la seconde plus haute du continent américain (400 mètres de haut). Et le parc archéologique bien entendu, principal lieu de visite des tombes et sculptures agustiniennes, avec un guide de 80 ans, 18 enfants et à peu près aussi sourd que croyant, ce qui fut un peu gênant pour la visite : chaque fois qu’on lui posait une question, il ne nous entendait pas mais en profitait pour nous parler de Jésus…

Pour bien terminer notre voyage, nous aurions aimé aller à la naissance du fleuve Magdalena. Cette petite promenade de trois jours de cheval dans la montagne nous aurait mené là ou nait réellement fleuve à travers des paysages magnifiques. Mais malheureusement, quelques « accrochages » entre guérilla et armée nous font reporter cette randonnée. Il y a encore quelques années, la guérilla était extrêmement présente dans le département, jusqu’aux portes de San Agustin, multipliant les barrages sur les routes. Aujourd’hui, le village de San Agustin est calme, la guérilla n’étant présente que dans les montagnes et le tourisme peut sans aucun problème se promener, visiter en toute sécurité. Et de toute façon, la guérilla ne prend pas pour cible les touristes, la randonnée aux sources du Magsalena est donc tout à fait possible. Mais en période de conflit entre armée et guérilla, on ne va pas non plus tenter le diable. Et ça nous donnera une bonne raison pour revenir.

L’autre raison pourrait être l’excellent accueil à l’hostal / restaurant français El Hogar, tenu par Taieb et Audrey. Pour notre dernier repas à San Agustin, on en a eu un peu marre de l’arroz / patacones / frijoles (riz, banane, haricots rouges) et notre guide Abay nous a parlé d’un petit restaurant français. Donc direction le resto, où Audrey et Taieb nous ont concocté une salade (pour Denise) et une tartiflette (pour Philippe). Et du coup, on y a passé l’après-midi à discuter de la Colombie, de San Agustin, de tout et de rien. Bref, accueil chaleureux, excellent repas, du plaisir à parler français. Et en plus, ils proposent également des chambres à des prix fort peu onéreux (15 000 pesos/pers) dans une très jolie maison bien retapée. Un lieu que nous recommandons donc très chaleureusement à tous nos lecteurs.

Ce fut la dernière étape (avant un petit passage en juin en Amazonie. Mais comme dirait Terminator (dans sa version espagnole), volveremos pronto.

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Quoi ? Tata dans le désert ? 20/04/2010

Posted by echolombia in Le Sud Colombien.
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Estoraque : tout en haut, c'est le niveau qu'avait la terre avant l'érosion

Dernière étape avant la fin du visa de Philippe (visa tourisme de 6 mois, non prolongeable et valide jusqu’au 1er mai), le sud colombien, de Bogota à la source du Rio Magdalena, qui coupe la Colombie en deux. Deux étapes principales nous attendent : le désert de la Tatacoa et les sculptures archéologiques de la région de San Augustin.

Ces deux étapes sont remplies de l’esprit des ancêtres colombiens, qui peuplaient le pays avant l’arrivée des espagnols : le désert de la Tatacoa est un lieu mythique dans lequel l’esprit des morts vient se reposer. Et San Agustin regroupe des statues d’une civilisation aujourd’hui disparue qui a construit dans le sud colombien des statues gigantesques taillées dans la pierre (cf. article San Augustin).

Le désert de la Tatacoa

Pour être très précis, il ne s’agit pas d’un désert mais d’une forêt tropicale asséchée. Les espagnols l’ont appelé désert de la Tatacoa du nom, en langue locale, des nombreux serpents à sonnettes qui peuplent le désert. Le désert est situé à une trentaine de kilomètres de Neiva qui est pile poil à la moitié du chemin entre Bogota et San Agustin. Donc, ce sera une halte bienvenue pour couper le trajet en deux.

Notre Moto-Taxi

Une fois arrivés à Neiva, nous prenons un petit bus qui nous amène à Villavieja, porte d’entrée au désert. Deux possibilités s’offrent à nous : dormir dans le village ou dans le désert. Un guide et sa moto-taxi (un rickshaw pour ceux qui sont allés en Asie) nous propose de nous amener dans le désert. Va donc pour une nuit dans le désert ! Nous logerons dans une cabane assez rustique dans une des quelques fermes qui tentent de faire pousser des chèvres au milieu du désert (Posada doña Elsa). L’habitation est assez sommaire (pas d’électricité) mais nous permet de profiter du désert la nuit. Et deux choses sont ici frappantes. Tout d’abord, le silence : aucun bruit ne vient troubler le désert la nuit. Et ensuite, la clarté du ciel : nous sommes ici au milieu de nulle part, proches de l’équateur et le ciel est clair et lumineux. D’ailleurs, une station astronomique est installée proche de notre cabane car il s’agit d’un des endroits en Colombie ou la vue céleste est la plus belle.

Puis le lendemain matin, notre guide revient nous chercher, toujours en moto-taxi, pour un tour dans le désert. Nous commençons par le secteur d’El Cuzco, le « centre du monde » en langue quechua. Le paysage est ocre, érodé par le vent et la pluie ce qui lui donne une forme très particulière. Cela ressemble un peu au grand canyon américain (en beaucoup plus petit quand même). C’est ici que viennent se reposer l’esprit des chamanes. Puis, en à peine deux ou trois kilomètres, le paysage se transforme. D’ocre, nous passons au gris dans la zone de Los Hoyos. Ici, l’érosion a creusé la roche pour créer des formes dont l’imagination permet de penser qu’il s’agit d’un chien, d’une tortue, d’un crocodile… C’est toujours aussi beau et aussi silencieux.

La piscine d'eau naturelle 🙂

Pour terminer notre visite dans le désert, le guide nous propose un petit saut dans une « piscine naturelle ». Finalement, une fois arrivés, on s’aperçoit qu’elle n’est pas si naturelle que ça, puisqu’elle est construite en béton. Mais ici en Colombie, une piscine est naturelle quand « l’eau est naturelle » (en gros, qu’elle jailli de la nature). Mais nous ne serons pas fine bouche et une piscine en plein désert, quand il fait chaud, et même pour 3000 $, ça ne se refuse pas. Va donc pour quelques brasses dans une eau naturelle au milieu du désert. Puis, retour à Villavieja et Neiva pour la suite de notre découverte du sud colombien.

L’escale désertique n’a pas été longue mais ces paysages à couper le souffle, ce calme ont été appréciables. Amis voyageurs, n’ayez donc pas peur de vous arrêter dans le désert de la Tatacoa. Et peut-être, si vous restez plus longtemps que nous, pourrez-vous entendre l’esprit des chamanes vous parler ?

Santander 16/04/2010

Posted by echolombia in Boyaca et Santander.
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Autre vue du Chicamocha

Comme il pleut les après-midi, nous partons après notre ballade au Paso del Angel en milieu de journée de Villa de Leyva pour nous rendre plus au nord et visiter le département du Santander. 7 heures de route nous attendent pour arriver à la capitale du département, Bucaramanga. Et comme nous sommes partis en milieu de journée, la nuit est tombée avant que nous ne passions par une des plus belles routes de Colombie, entre San Gil et Bucaramanga, le long du canyon de Chicamocha (le second plus profond du monde après le grand canyon du Colorado – selon les Colombiens). Il fait quand même 1000 mètres de profondeur de chaque côté.

Parque de las flores (Bucaramanga)

De Bucaramanga, il n’y a pas grand-chose à dire : quelques parcs nous permettent de nous reposer, la ville de Giron, en proche banlieue, a encore conservé son architecture et son charme colonial. Mais à part cela, pas grand-chose à voir. Le centre-ville ressemble à la grande majorité des centres-villes colombiens : quelques monuments anciens perdus au milieu de constructions modernes en béton. Et beaucoup de monde, des vendeurs de rues, il faut bien surveiller ses poches et ne rien laisser de valeur dans son sac à dos…
Nous y restons deux jours puis direction San Gil, la Mecque des sports extrêmes, le Taganga du Santander. A nous les montées d’adrénaline !
Nous reprenons la route dans l’autre sens, cette fois-ci de jour pour voir les magnifiques paysages. Nous nous arrêtons en haut du fameux canyon de Chicamocha. Un  parc national y a ouvert il y a maintenant deux ans et proposes activités, restaurants avec vue imprenable sur le canyon, parc d’autruches et un téléphérique qui permet de traverser tout le canyon : on part de 1500 mètres d’altitude, on descend jusqu’à la rivière 1000 mètres plus bas et c’est reparti pour remonter de l’autre côté, 1000 mètres plus haut. Contrairement au président Uribe (qui est le vecteur publicitaire du parc), nous n’essaierons pas la tyrolienne (payante, comme toutes les activités du parc).

Philippe, toujours plus près du ciel

Puis direction San Gil en soirée. Le temps d’organiser notre planning, et le lendemain c’est parti pour une matinée d’hydrospeed sur les eaux du Rio Fonce. Une première pour nous deux, quelques tasses bues mais l’activité est franchement grisante. Malheureusement, nous vous l’avons dit, l’hiver est arrivé et la pluie avec lui. Certaines activités prévues comme le saut à l’élastique depuis un pont sont annulées en raison du mauvais temps. Nous avons encore le temps de faire du parapente (encore une première pour nous deux) mais pas la descente de la cascade de 180 mètres en rappel : comme il a plu, la cascade est trop forte en eau et les agences annulent cette activité, trop risquée.

Barichara

Pour se reposer de nos émotions, nous partons passer une journée dans le petit village tout proche de Barichara. Il s’agit surement d’un des villages coloniaux les mieux conservés de toute la Colombie. Et d’une quiétude assez étonnante : à notre arrivée à 19 heures, il nous est difficile de trouver un hôtel ouvert. Puis le lendemain, nous partons pour une promenade bucolique sur un ancien chemin de mules construit par les indigènes, puis développé par un allemand dans les années 1860 (le pourquoi du comment ce brave Geo von Lenguerke a décidé de réparer ce chemin de 9 kilomètres au milieu du 19ème siècle nous reste inconnu. Si un lecteur de ce blog a la réponse, qu’il n’hésite pas). Cette promenade sur le chemin de pierre nous mène, en environ 2 heures à travers la campagne, au village de Guane. Le chemin est en grande partie en descente, heureusement car il y a un micro-climat sec et chaud dans cette petite vallée. Et nous retournons à Barichara par le bus, puis direction San Gil. Comme c’est le début d’après-midi, le temps est menaçant. On passe quand même au centre-ville pour voir si c’est possible de descendre la cascade en rappel le lendemain. On ne peut nous répondre, la décision étant prise le matin. Mais s’il pleut, ce sera annulé. Nous décidons donc de ne pas nous attarder et de rentrer à Bogota. Dans le taxi qui nous mène à la gare routière, il se met à pleuvoir à verse. On a bien fait de rentrer…

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