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Meta… chemise 20/03/2010

Posted by echolombia in Llanos.
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Le terrain valloné

Et oui, les jeux de mots sont faciles quand on va dans département du Meta : ça marche aussi avec casquette, pété (et on laisse les fidèles lecteurs de notre blog en trouver d’autres, vous verrez, c’est facile).

Bref, on a passé un long week-end dans le département du Meta (car lundi 22 mars était férié ici en Colombie).

On y est allé car une partie de la famille Martinez (Rocio, Rodrigo et Claudia, les oncle et tantes de Denise, et Manuel, le mari de Claudia) a décidé d’investir dans la terre (plus précisément dans les « llanos » où la terre reste abordable) en achetant une finca (ferme) pour y planter yuca, platano, ananas et vaches.

Direction donc la ferme, à 6 heures de route de Bogota, pour y passer le week-end.

La plaine de los Llanos

Pour ceux qui ont une carte de la Colombie, le Meta semble au centre du pays. Pour ceux qui ont une carte en relief, ce n’est plus tout à fait la même chose. La Colombie est traversée du sud au nord par 3 cordillères (cordillère orientale, centrale et occidentale, pas très originaux, ces colombiens… ils auraient pu l’appeler cordillères Bolivar, Uribe et Shakira, ça aurait fait plus classe, mais bon…). Il y a en Colombie trois gros bassins de population : entre la cordillère orientale et centrale (Cali, Medellin, l’Eje Cefetero, le long du Rio Cauca), entre la cordillère centrale et orientale (Neiva, Bogota et la vallée du rio Magdalena) et la côte Atlantique (Carthagène, Barranquilla, Santa Marta). Le reste est franchement désert : tout à l’ouest se trouve la côte Pacifique et à l’est de la cordillère orientale s’étend une vaste étendue de terre plate, les Llanos (qui veut dire plat en espagnol), de faible altitude, couvrant près de 50 % du territoire, qui s’étend jusqu’à la forêt amazonienne au sud et aux plaines de l’Orinoquie à l’est.

3h plus tard à home center

Pour s’y rendre, on prend la route pour traverser la cordillère orientale, puis une grande descente nous mène à Villavicencio, ville qui sert de point d’entrée à los Llanos. Il s’agit de la seule ville d’importance de tout les Llanos. On ne pourra malheureusement pas vous faire de description historique et culturelle de la ville, car nous y aurons passé une demi-journée au Home Center (sorte de Castorama) pour acheter du matériel pour la ferme. Avec de grands débats entre les différents propriétaires de la ferme pour savoir s’il vaut mieux acheter des poutres en fer ou en bois, sur le matériel de couverture… Bref, c’est une ferme gérée collectivement par la famille, donc chacun donne son avis. Et comme dit Rocio, « des fois ce serait plus simple si c’était une dictature, mais nous sommes démocratiques ! ».

Puis départ de Villavicencio (où finalement on n’a rien acheté…) pour Puerto Lopez où habite Alberto, l’oncle de Denise. Le paysage est en effet plat. Très plat. La route est droite. Très droite. Et bordée d’immenses exploitations d’élevage extensif de bovins. Et ici où là quelques puits de pétrole qui pourraient faire, d’ici peu, la richesse de cette partie de la Colombie.

Comme nous n’avons pas le temps de rejoindre la finca avant la nuit (et qu’il n’y a pas de route pour y aller), nous dormirons à Puerto Lopez chez Alberto et Sandra. Cela nous permettra de faire le tour du village, qui est le centre géographique du pays et de gouter l’aguardiente Llanero (un peu plus fort que dans le reste du pays …) avec Fabian, le fils de Sandra.

Ici se trouve le centre géographique de la Colombie

Quelques kilometres et heures plus tard

Dimanche matin, départ pour la ferme. Nous prenons la route goudronnée direction Puerto Gaetan, le temps de passer devant le monument installé sur le point central géographique de la Colombie puis, après 10 kilomètres de route, c’est parti pour 2h30 de chemin non goudronné, plein de trous, en direction de la finca.

A 13 kilomètres de la finca, nous nous arrêtons dans un hameau, El Tropezon, pour boire un Coca-cola frais. Le dernier avant la finca. Ah oui, on a oublié de vous dire, il n’y a ni eau potable ni électricité dans la finca. Donc, pour le coca-cola frais, c’est ici notre dernière chance. Une fois bu, direction la finca…

Les fermiers

30 minutes plus tard, on arrive à la finca. A première vue, c’est grand et rustique. Il y a des bois et des champs (pas encore cultivés). Et au milieu, la ferme : 2 petites maisons, une pour le gérant (mais qui prend l’eau quand il pleut, d’où les grandes discussions de la veille sur les tasseaux et la couverture, car il faut lui construire une autre maison) et une pour la famille.

On donne un (petit) coup de main pour un peu de rangement le dimanche : enlever les crottes de chauve-souris des lits (car une grande famille de chauve-souris a élu domicile dans la maison de la famille), un coup de balais par ci, un coup de marteau par là… C’est donc rustique mais sympa et accueillant : en plus, la maison a été repeinte en vert et rouge ce qui lui donne un air fort charmant. Puis dodo, pas trop tard car il n’y a pas d’électricité. Récemment, un hélicoptère a survolé en pleine nuit la finca tous feux éteints (il doit encore y avoir quelques rebelles dans le coin). Mais cette nuit, tout est calme, pas de loups-garous ou autres bêtes peuplant ces contrées perdues pour nous réveiller.

Baignade de Fabian et du cheval à Caño Azul

Le lundi, pour le dernier jour du week-end, nous avons droit à un tour du propriétaire à cheval. Il y a un cheval, Alaska, tout tranquille, à la finca. Donc ce sera pour Philippe. La finca voisine nous prête 2 chevaux un peu plus énergiques, qui seront pour Fabian et Denise. Et nous partons donc, tels des vaqueros (cow-boy en espagnol) pour un petit tour sur le terrain de la ferme puis sur le terrain de la ferme voisine. Les paysages ici sont un peu vallonnés (légèrement, mais donc pas tout à fait plats comme nous les avons vus la veille). Avec en chemin une petite baignade pour Denise et Fabian à Caño Azul  qui porte mal son nom car l’eau est en fait bien jaune en raison de la saison. Puis nous rentrons à la ferme pour déjeuner et repartir en fin d’après-midi sur Bogota.

Et, dit, pendant ce temps-là, META vu les élections en France ? La France s’est METAmorphosée en rose et Sarkozy s’est pris non pas une gifle METArte dans la figure…  META bonne bière au frais, faut qu’on fête ça !